Les conflits et les catastrophes ont des répercussions directes et durables sur le monde du travail. Les environnements de conflit et post-conflit sont souvent caractérisés par des parcours d'éducation et de formation interrompus et un déficit de compétences. Dans les situations de conflits prolongés, les compétences peuvent être à un niveau très bas parce qu'aucune formation n'a pu avoir lieu au cours des années passées, avec une activité économique limitée.

En 2017, la Conférence internationale du travail de l'OIT a adopté la Recommandation (n° 205) sur l’emploi et le travail décent pour la paix et la résilience, un cadre normatif unique pour le monde du travail dans les situations de conflit et de catastrophe. La recommandation souligne l'importance de promouvoir des partenariats public-privé socialement, économiquement et écologiquement responsables et d'autres mécanismes pour le développement des compétences et des capacités et la création d'emplois. Elle invite les pays à prévenir les crises et à y répondre en élaborant ou en adaptant des programmes nationaux d'éducation, de formation, de reconversion et d'orientation professionnelle qui évaluent et répondent aux nouveaux besoins en compétences pour le redressement et la reconstruction. Elle souligne également la nécessité de faciliter la reconnaissance et l'utilisation des compétences et des qualifications des personnes déplacées de force par des mécanismes appropriés, et de leur donner accès à des possibilités de formation et de reconversion adaptées.

Dans le contexte de la reprise après une crise, pour atteindre efficacement les personnes dont la vie a été perturbée par un conflit ou une catastrophe, il faut bien comprendre les conditions dans lesquelles l'éducation et la formation sont planifiées et entreprises dans les communautés touchées. La formation doit aller de pair avec les activités de subsistance, être pratique plutôt que théorique, en plaçant les personnes concernées au cœur de la reprise.

Une formation professionnelle inclusive est fondamentale pour offrir des opportunités de formation qui n'étaient pas disponibles pendant les conflits. Dans le cas de catastrophes naturelles, la capacité de formation professionnelle peut avoir été réduite et doit être reconstruite dans le cadre de la réponse à la crise. En outre, les environnements de formation ont un énorme potentiel pour le renforcement à long terme des contacts entre les groupes ou la résolution des griefs individuels. Ils peuvent promouvoir les valeurs positives de paix et de respect, et contribuer à la cohésion sociale et à la coexistence pacifique dans des contextes fragiles.