106e Conférence internationale du Travail

Le Directeur général de l’OIT lance un appel en faveur d’une écologisation indispensable du monde du travail

«Nous avons besoin de politiques adéquates pour que la transition se concrétise et soit juste», déclare le Directeur général de l’OIT Guy Ryder lors de la 106e Conférence internationale du Travail.

Communiqué de presse | 5 juin 2017

GENÈVE (OIT Infos) – Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a dit aux délégués que rien ne distinguerait plus clairement les cent premières années de l’histoire de l’OIT du centenaire suivant que «la nécessaire écologisation du monde du travail».

«Aujourd’hui, l’Accord de Paris et les engagements nationaux pris dans ce cadre, ainsi le programme de développement durable à l’horizon 2030, nous offrent une occasion unique de traduire le consensus tripartite que nous avons obtenu en actions à grande échelle, sur le terrain, avec les Etats Membres», a déclaré M. Ryder dans son discours d’ouverture de la 106e session de la Conférence internationale du Travail (CIT).

Présentant son rapport à la CIT, intitulé cette année Travail et changement climatique: l’initiative verte, M. Ryder a déclaré qu’il «mettait en évidence l’immense potentiel de création d’emplois décents, de développement équilibré et de croissance soutenue qu’offre l’écologisation de la production».

«Nous avons besoin de politiques adéquates pour que la transition se concrétise et soit juste», a-t-il relevé. «Comme tout processus de changement dans le travail, cela exigera les efforts combinés des gouvernements, des employeurs et des travailleurs au travers du dialogue social.»

Le Directeur général a aussi rappelé que la gouvernance des migrations de main-d’œuvre était à la fois une responsabilité constitutionnelle de l’OIT et une priorité de l’agenda politique international, avec l’adoption d’un Pacte mondial avant l’Assemblée Générale de l’ONU l’an prochain. Cette année, une commission spéciale de la Conférence discutera des migrations de main-d’œuvre et des enjeux de gouvernance, et ses conclusions devraient enrichir les discussions aux Nations Unies.

«Mais nous avons besoin de chacun pour construire une gouvernance qui rende les migrations sûres, ordonnées et régulières, et nous avons la chance de pouvoir commencer ici, pendant cette Conférence», a-t-il ajouté.

M. Ryder a présenté M. Tabaré Vázquez, Président de l’Uruguay, comme le représentant d’un pays qui «ces dernières années est sorti victorieux de son combat pour la démocratie et qui dispose maintenant d’institutions fortes, consolidées, et d’une culture politique du dialogue».

S’exprimant à l’ouverture de la Conférence, le Président uruguayen a exhorté les délégués à ne pas attendre que le futur advienne mais à construire «un monde du travail qui serve les intérêts de tous et de chacun». Selon l’invité d’honneur, le dialogue social entre gouvernements, syndicats et organisations d’employeurs est «essentiel au contrat social et à la démocratie» et indispensable pour un progrès durable.

Le Président a rappelé aux délégués que l’Uruguay figurait parmi les premiers Membres de l’OIT en 1919 et a réaffirmé l’adhésion de son pays aux principes fondateurs de l’OIT et à ses initiatives pour le centenaire.

Au cours de la Conférence, les commissions des représentants travailleurs, employeurs et gouvernementaux vont étudier comment promouvoir au mieux la paix et la stabilité à travers une possible révision de la recommandation (n° 71) sur l’emploi (transition de la guerre à la paix), 1944. La promotion du travail décent est primordiale dans les pays qui sortent d’une crise, d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle.

Une autre commission débattra des principes et droits fondamentaux au travail au titre du suivi de la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable. La Commission de l’application des normes traitera de la situation des droits des travailleurs dans différents pays du monde et, cette année, elle se penchera en particulier sur la sécurité et la santé au travail (SST) – sur la base d’une étude d’ensemble sur les instruments de SST relatifs au cadre promotionnel, à la construction, aux mines et à l’agriculture.

Le 15 juin, un Sommet de haut niveau sur le monde du Travail abordera la situation des femmes sur le marché du travail – avec la participation des Présidents de Malte, de Maurice et du Népal.

La première journée de la Conférence a vu Luis Ernesto Carles, ministre du Travail du Panama, élu Président de la Conférence pour toute la durée de ses travaux, du 5 au 16 juin.

La Conférence a élu comme Vice-présidents, Saja S. Majali de Jordanie (Gouvernements), José Maria Lacasa Aso d’Espagne (Employeurs) et Marie Clarke Walker du Canada (Travailleurs).

La Conférence internationale du Travail définit la politique générale de l’Organisation internationale du Travail et se réunit une fois par an à Genève, en Suisse. Ce «parlement mondial du travail» rassemble plus de 5 000 délégués gouvernementaux, employeurs et travailleurs, en provenance des 187 Etats Membres de l’OIT.

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