102e Conférence internationale du Travail

L’OIT approuve un nouveau cadre d’action pour le dialogue social

Les conclusions de la Commission pour la discussion récurrente sur le dialogue social soulignent que le dialogue social est au cœur de la démocratie – et indispensable au développement économique et social.

Communiqué de presse | 19 juin 2013
GENEVE – Les délégués participant à la Conférence internationale du Travail (CIT) se sont mis d’accord sur un cadre d’action pour promouvoir et renforcer le dialogue social.

Le cadre a été adopté par la Commission pour la discussion récurrente sur le dialogue social – l’une des quatre commissions qui se sont réunies pendant la CIT – qui était composée de représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs. Elle appelle ces mandants à renforcer les institutions et les processus de dialogue social et demande au Bureau de leur apporter son appui, de promouvoir activement le dialogue social et d’améliorer la cohérence politique avec les autres organisations internationales.

La Commission a réaffirmé l’importance du dialogue social pour réaliser des progrès économiques et sociaux, soulignant qu’il incarne le principe démocratique fondamental selon lequel les personnes affectées par des décisions doivent avoir voix au chapitre dans le processus de décision.

Un soutien tripartite de poids

Le tripartisme au niveau national ne suffit plus. Nous devons créer et renforcer de nouveaux espaces de dialogue social transfrontalier."
Le Président de la Commission, Pierre-Paul Maeter, a défini le rôle majeur que peuvent jouer les gouvernements aux côtés des partenaires sociaux, surtout en période de crise.

«Des ministres du Travail forts peuvent travailler avec les partenaires sociaux pour résoudre les problèmes qui ont d’importantes répercussions sur les travailleurs et les employeurs. L’efficacité du dialogue social et la qualité des relations professionnelles dépendent de la capacité des gouvernements à agir en tant que décideur politique, administrateur et acteur des discussions tripartites».

Les crises économiques et financières mondiales ont conduit certains pays à s’engager auprès des partenaires sociaux pour traiter ces graves problèmes, a rappelé la Commission. Cependant, dans d’autres pays, les réformes politiques ont affaibli les structures de négociation collective, les salaires minimums et les pensions, ainsi que la législation sur la protection de l’emploi, sans améliorer la création d’emplois.

Cela, ajouté à l’impact de la mondialisation, a rendu le dialogue social et le renforcement de la négociation collective plus indispensables que jamais, a déclaré la porte-parole des travailleurs, Sarah Fox.

«La complexité croissante des chaînes d’approvisionnement mondiales crée de nouveaux défis pour les travailleurs puisque de nombreuses décisions qui les affectent sont dorénavant prises au-delà des frontières. Le tripartisme au niveau national ne suffit plus. Nous devons créer et renforcer de nouveaux espaces de dialogue social transfrontalier de manière à sauvegarder les droits et les intérêts des travailleurs».

Campagne de promotion

Dans le cadre du plan d’action, une nouvelle campagne fera la promotion des conventions relatives au dialogue social. Il s’agit de la convention (n° 144) sur les consultations tripartites, 1976, et de la convention (n° 154) sur la négociation collective, 1981.

D’autres mesures consistent à aider les administrations du travail à améliorer leur gouvernance et leur efficacité en matière d’application de la législation du travail et d’inspection du travail; à accroître l’assistance de l’OIT pour améliorer les systèmes et les mécanismes de prévention et de règlement des conflits au travail; et à organiser une réunion des experts du dialogue social transfrontalier.
La coopération entre employeurs et travailleurs contribue à instaurer des relations professionnelles et d’emploi stables et des lieux de travail productifs."


«Le dialogue social est bénéfique pour toutes les parties, à tous les niveaux», a déclaré le porte-parole des employeurs, Jørgen Rønnest. «Sur les lieux de travail, la coopération entre employeurs et travailleurs par exemple facilite le partage d’informations, la consultation, voire la prise de décision conjointe. Elle contribue à instaurer des relations professionnelles et d’emploi stables et des lieux de travail productifs».

L’OIT va aider les mandants à promouvoir et faciliter le dialogue social et à participer à la négociation collective. De même, elle s’engagera activement dans un dialogue avec les organisations et les institutions internationales comme le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce pour promouvoir l’Agenda du travail décent et les normes et principes de l’OIT.