Jour 10: Conférence internationale du Travail

Le Directeur général de l’OIT et deux de ses prédécesseurs ont mis à l’honneur la justice sociale

Trois Directeurs généraux – actuel et anciens – ont abordé la mission de justice sociale de l’Organisation internationale du Travail. La discussion a eu lieu lors de l’avant-dernier jour de la Conférence internationale du centenaire.

Actualité | 20 juin 2019
Album photos et vidé de la session
GENÈVE (OIT Infos) – Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, était accompagné ce jeudi de deux de ses prédécesseurs pour une conversation autour du credo de l’Organisation internationale du Travail: «Si vous désirez la paix, cultivez la justice.»

L’événement se déroulait dans le cadre de la plénière de la Conférence internationale du Travail (CIT) qui a vu une trentaine de dignitaires mondiaux féliciter l’OIT à l’occasion de son centième anniversaire et exprimer leur engagement en faveur de son mandat de justice sociale.

Guy Ryder, Michel Hansenne, qui a dirigé l’OIT de 1989 à 1999, et Juan Somavia, qui lui a succédé jusqu’en 2012, ont rappelé la capacité de l’OIT à s’adapter au changement, ce qui, selon eux, est l’une des principales raisons pour lesquelles l’organisation garde toute sa pertinence aujourd'hui et la conservera à l’avenir.

«Il convient de rappeler combien l’idéal de justice sociale est un idéal ancré dans le cœur des gens», a déclaré M. Hansenne. «Nous avons un rôle, une mission et une manière de faire qui est capitale», a-t-il dit, ajoutant: «Nous devons croire en nous-mêmes.»

«Tout le travail de l’Organisation internationale du Travail, et de cette conférence, c’est de rappeler aux Etats que s’il n’y a pas de justice sociale internationale, il ne peut y avoir de paix.»

Il a rappelé comment l’OIT avait su s’adapter aux profonds changements qu’a connus le monde au cours de son mandant, notamment la fin de la Guerre froide, la fin de l’Apartheid et les premiers jours de la mondialisation.

M. Somavia a évoqué l’agenda pour le travail décent qui avait été lancé lorsqu’il dirigeait l’OIT. «Tous les pays, développés ou en développement, s’inquiétaient de ce qui se passait sur le front de l’emploi.»

«Nous avons placé les activités traditionnelles de l’OIT en matière de droits, de protection sociale, de dialogue social, etc. dans un contexte plus large où nous affirmions qu’il fallait distinguer entre le coût du travail et la valeur du travail».

Le travail décent, a-t-il rappelé, est «une source de dignité personnelle… une part essentielle de notre existence; le travail décent est une source de stabilité familiale… une forme de paix pour la collectivité.»

Il a ajouté qu’il n’avait aucun doute quant à la capacité de l’OIT à s’adapter aux profonds changements qui transforment le monde du travail. «Nous devons avoir pleinement confiance en nous mais la confiance ne signifie pas que nous ne puissions pas changer.»

M. Ryder a remercié ses prédécesseurs pour ce qu’il a qualifié de «formidable message de confiance, de confiance en soi, dans cette organisation».

«Elle tient à deux facteurs: le premier est l’adhésion à nos valeurs… nous croyons dans ce mandat de justice sociale; et le deuxième est le bilan des réalisations accomplies au cours de ces cent années. Ce “rêve fou” comme il a autrefois été décrit a produit des résultats, il fonctionne. Nous disposons des outils nécessaires pour obtenir des résultats».

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, devrait s’adresser à la CIT vendredi, dernier jour de ces deux semaines de Conférence annuelle, à laquelle ont participé 5 700 délégués.

Les représentants des gouvernements, des travailleurs et des employeurs ont terminé les discussions sur la convention et la recommandation relatives à la lutte contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail; elles seront présentées pour adoption à la plénière vendredi.

Les participants envisagent aussi d’adopter une importante Déclaration du centenaire consacrée à l’avenir du travail, l’un des principaux thèmes de discussion pendant la CIT.