Jour 9: 108e Conférence internationale du Travail

Les dirigeants mondiaux appellent à agir pour l'avenir du travail

Les visites de haut niveau à la Conférence internationale du Travail (CIT) se sont poursuivies cette semaine, avec plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement s’exprimant devant les délégués sur les questions relatives à l’avenir du travail. La CIT marque cette année le 100e anniversaire de l’Organisation internationale du Travail (OIT).

Actualité | 19 juin 2019

GENÈVE (OIT Infos) – Le Roi du Lesotho, le Premier Vice-président de Cuba et le Président de la Colombie,le Premier ministre du Portugal, le Vice-président du Costa Rica et la Première ministre de la Barbade se sont adressés à la Conférence internationale du Travail du centenaire ce mercredi matin

Quelque 25 chefs d’Etat et de gouvernement se sont déjà exprimés devant la Conférence, qui se déroule du 10 au 21 juin. D’autres dignitaires sont attendus le jeudi 20 juin.

Le Roi Letsie III du Lesotho a dit aux délégués: «Nous ne pouvons pas parler de l’avenir du travail tout en abandonnant les membres les plus vulnérables du marché du travail». Il a ajouté: «Nous sommes aussi conscients des nouveaux défis que doit relever le marché du travail avec l’avènement d’avancées technologiques rapides et d’autres dynamiques telles que la robotique et l’automatisation.»

«Nous devons redoubler d’efforts pour former et pour requalifier notre main-d’œuvre. L’expérience nous a enseigné que la création d’emplois n’a lieu que si l’ingéniosité humaine va de pair avec une innovation fondée sur la connaissance. Les employeurs et les travailleurs doivent se retrouver dans cette période d’avancées technologiques rapides», a-t-il ajouté.

Le Premier Vice-président de Cuba, Salvador Antonio Valdés Mesa, a déclaré: «Il est impératif de renforcer l’engagement de tous envers l’OIT et son mandat.»

«Le contexte dans lequel l’OIT fête ses 100 ans est complexe. Avec beaucoup d’inquiétude, nous constatons de quelle manière se répandent les idées et les pratiques qui rejettent le multilatéralisme comme méthode de résolution des problèmes mondiaux; elles favorisent dangereusement la confrontation, une rhétorique agressive et les impositions.»

Le président colombien, Iván Duque Márquez, a rappelé aux délégués que la quatrième révolution industrielle était porteuse d’immenses défis pour l’avenir du travail. «Je crois profondément que l’OIT doit être cheffe de file dans cette discussion sur les difficultés et les avantages de cette quatrième révolution industrielle.»

«La justice sociale exige d’abord de la clarté, de l’ambition et de la motivation pour faire du marché du travail un instrument de justice dans la société», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre du Portugal, António Costa, a salué le rapport de la Commission mondiale sur l’avenir du travail et déclaré que l’avenir «dépend de la volonté des individus et des choix que nous opérons».

«La technologie doit être au service de la société, elle doit aider les gens à travailler mais aussi à vivre mieux», a-t-il ajouté.

«L’avenir du travail ne doit pas être un nivellement par le bas, ce doit être le contraire… nous devons prendre les meilleurs modèles sociaux, être plus inclusifs; il faut davantage de dignité pour notre travail et pour nos travailleurs.»

Le Vice-président du Costa Rica, Marvin Rodríguez Cordero, a déclaré: «Pour répondre aux nouveaux paradigmes de l’avenir du travail, nous devons concevoir et développer des politiques intégrées, centrées sur l’être humain et sa dignité, et qui respectent les droits fondamentaux des travailleurs et les droits de l’homme en général.»

La Première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, a dit aux délégués: «Ni les gouvernements, ni le capital, ni les travailleurs ne peuvent avancer tout seuls pour améliorer la vie dans nos pays et renforcer les perspectives de développement de nos nations.»

«Le rythme du changement signifie que la seule chose qui soit certaine, ce sont les principes auxquels nous sommes attachés. Les principes qui nous amènent à respecter la dignité du travail, la décence du travail, et le principe selon lequel les fardeaux doivent être équitablement partagés et les richesses équitablement réparties. Ce sont les seules constantes.»

La Conférence discute des enjeux qui découlent des profondes transformations à l’œuvre dans le monde du travail et pourrait adopter une importante déclaration du centenaire de l’OIT, portant sur une approche de l’avenir du travail centrée sur l’humain. Plus de 5 700 délégués – représentant les gouvernements, les travailleurs et les employeurs – discutent également de l’éventuelle adoption d’une nouvelle convention et d’une recommandation sur la prévention de la violence et du harcèlement dans le monde du travail.