Travail forcé

L’Argentine rejoint le mouvement mondial de lutte contre le travail forcé

Actualité | 9 novembre 2016
L’Argentine vient de déposer l’instrument de ratification du Protocole de 2014 relatif à la convention sur le travail forcé, 1930. Elle est ainsi le neuvième pays à ratifier cet instrument, emboitant le pas au Panama au niveau américain, la République tchèque, la France, la Norvège et le Royaume-Uni au niveau européen, et au Niger, la Mauritanie et le Mali au niveau africain.

La ratification a eu lieu le 9 novembre 2016, une date symbolique qui marque l’entrée en vigueur du Protocole, et c’est aussi la date à compter de laquelle ce traité, adopté en juin 2014 par une écrasante majorité, crée des obligations pour les Etats l’ayant ratifié.

Par cette ratification, l’Argentine s’engage formellement à mettre en œuvre cet instrument international qui donne un nouvel élan à la lutte contre le travail forcé sous toutes ses formes, y compris la traite des personnes, et vise à protéger les victimes et leur garantit un accès à la justice et à une indemnisation.

L’OIT estime que 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé dans le monde, ce qui génère environ 150 milliards de dollars de profits illicites chaque année. Les victimes sont exploitées dans l’agriculture, la pêche, le travail domestique, la construction, l’industrie, les mines et autres activités économiques. Le travail forcé revêt différents aspects, de l’exploitation sexuelle forcée à la servitude pour dette, ou encore la traite des personnes et l’esclavage.

En recevant l’instrument de ratification, le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a déclaré : «Je me félicite de cette ratification qui constitue un nouveau témoignage de l’engagement continu de l’Argentine à promouvoir et mettre en œuvre les droits fondamentaux au travail. Cette volonté s’est notamment matérialisée par l’appui que l’Argentine fournit à l’organisation de la IVe Conférence mondiale sur l’élimination durable du travail des enfants qui aura lieu dans le pays l’an prochain. A cet égard, je me félicite de la décision de l’Argentine d’intégrer le travail forcé dans les thèmes qui seront abordés lors de cette conférence. »
  
«L’Argentine n'a pas cessé de renforcer son dispositif législatif et institutionnel pour lutter contre toutes les formes de travail forcé. En 2012, l’Argentine a adopté la loi sur la prévention et la condamnation de la traite des personnes et l’assistance aux victimes, et en 2013, elle a mis en place le Comité exécutif pour la lutte contre la traite et l’exploitation des personnes et pour la protection et l’assistance des victimes. Il convient aussi de souligner l’action menée par l’unité spéciale pour la traite et l’exploitation des personnes au sein du ministère public (PROTEX) pour lutter contre l’impunité des auteurs de ce crime. »

Pour sa part, M. Ernesto Leguizamón, Chef de cabinet du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a déclaré, lors du dépôt de l’instrument de ratification: « Mon pays est engagé de longue date à la lutte contre le travail forcé via sa participation active à l’adoption de la convention no 29 et à la mise au point des meilleures pratiques visant à interdire cette forme d’exploitation odieuse. La ratification du Protocole de 2014 relatif à la convention no 29 réaffirme cet engagement en faveur d’un monde plus juste et plus inclusif. Dans la même ligne d’action, l’Argentine est favorable à l’intégration de l’élimination du travail forcé dans les thèmes qui seront abordés à la IVe Conférence mondiale sur l’élimination durable du travail des enfants prévue à Buenos Aires en novembre 2017 ».