Semaine mondiale de l’allaitement maternel

«Allaitement et travail… C’est possible!»

«Protéger la maternité et accorder aux mères le temps et l’espace nécessaires pour pouvoir allaiter au travail n’est pas seulement une bonne chose en soi, c’est aussi un choix rationnel sur le plan économique», déclare le Directeur général de l'OIT Guy Ryder.

Déclaration | 31 juillet 2015
Cette année, le thème de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel: «Allaitement et travail… C’est possible!» souligne l’importance d’aider les mères qui travaillent à allaiter. Je suis heureux d’apporter mon soutien à cette initiative touchant le lieu de travail et d’associer l’action de l’OIT à celle de l’UNICEF et de l’OMS.

L’allaitement maternel est vital pour la survie, la santé, la croissance et le développement de l’enfant. Protéger la maternité et accorder aux mères le temps et l’espace nécessaires pour pouvoir allaiter au travail n’est pas seulement une bonne chose en soi, c’est aussi un choix rationnel sur le plan économique. Les femmes qui bénéficient de prestations de maternité adéquates apprécient leur employeur, tirent satisfaction de leur travail et sont fidèles à leur entreprise. De même, les enfants nourris au sein tombent moins souvent malades, et ceux qui s’en occupent perdent ainsi moins de journées de travail.

Pour que les femmes soient plus nombreuses à allaiter, il faut agir sur leur lieu de travail.

alt text
Soutenir les mères qui allaitent: ce que les employeurs, législateurs, syndicats et collègues peuvent faire
L’Organisation internationale du Travail a adopté trois conventions sur la protection de la maternité qui contiennent des dispositions en faveur des femmes enceintes ou qui viennent d’accoucher. Conformément à la Convention (n° 183) sur la protection de la maternité, 2000, la durée du congé de maternité est désormais d’au moins 14 semaines dans 100 pays à travers le monde, et 121 pays au moins ont pris des mesures pour permettre aux femmes qui allaitent de prendre des pauses, la plupart du temps payées, ou de réduire leur journée de travail.

De nombreux pays disposent d’une législation nationale concernant l’aménagement d’espaces pour l’allaitement maternel sur le lieu de travail ou à proximité. Pourtant, la grande majorité des femmes qui travaillent dans le monde – et elles sont environ 830 millions – ne bénéficie pas d’une protection adéquate de la maternité. Près de 80 pour cent d’entre elles vivent en Afrique et en Asie. Pour celles qui travaillent dans l’économie informelle, qui ont des contrats saisonniers ou à temps partiel, il peut être encore plus difficile de continuer à allaiter. Ce sont souvent les femmes les plus pauvres dans les pays les plus pauvres qui sont le moins protégées et qui ont donc davantage besoin de soutien et de services à la maison, sur le lieu de travail et dans la communauté.

L’action de la communauté internationale en faveur de l’allaitement maternel a besoin de nouveaux relais aux niveaux national et local. Le moment est venu de mobiliser les acteurs du monde du travail – gouvernements, organisations d’employeurs et de travailleurs – pour qu’ils agissent de concert avec tous ceux qui s’intéressent à la santé, à la nutrition et à l’égalité entre les sexes, afin de permettre aux femmes qui le souhaitent d’allaiter au travail et d’en retirer les bienfaits pour elles-mêmes, mais aussi pour la santé et le bien-être des futures générations. L’OIT s’engage à œuvrer avec ses partenaires pour que cela soit possible.