Modèle social européen

L’OIT appelle les pays de l’UE à relancer et à moderniser le dialogue social

La Directrice générale adjointe de l’OIT insiste sur le rôle déterminant que peut jouer le dialogue social pour obtenir une croissance équilibrée, durable et partagée dans les pays européens.

Communiqué de presse | 20 mai 2016
PARIS (OIT Info) – Le dialogue social entre gouvernements, employeurs et travailleurs est un puissant outil pour corriger les déséquilibres persistant sur le marché du travail et pour soutenir la reprise économique et de l’emploi dans l’Union européenne, a déclaré Deborah Greenfield, Directrice générale adjointe de l’Organisation internationale du Travail (OIT), lors d’une réunion de haut niveau entre gouvernements, partenaires sociaux et experts internationaux qui se tenait à Paris.

S’exprimant lors de la Conférence tripartite d’échange des connaissances «Le dialogue social dans l’après-crise: bonnes pratiques dans l’Union européenne des 28», Mme Greenfield a fait part des premières conclusions d’un rapport à paraître de l’OIT, financé par l’Union européenne.

Le rapport établit clairement que le dialogue social a souffert pendant la crise dans la moitié des pays couverts par l’étude. Cependant, à partir de 2013 quand la crise s’est atténuée, le dialogue social a repris mais pas dans tous les pays.

Dans les pays observés, les tendances illustrent aussi la pression grandissante en faveur d’une réforme du marché du travail qui a souvent affaibli les politiques de protection sociale. Ces dernières ont généralement un rôle utile d’amortisseur pour ceux qui vivent au seuil ou dans la pauvreté.

Il ne faudra pas moins qu’un engagement résolu et une collaboration durable pour reconstruire ces institutions et trouver de nouvelles façons de travailler ensemble.»

Deborah Greenfield, Directrice générale adjointe de l'OIT
«Nous devons rejeter toute revendication d’une «nouvelle norme» qui ne laisserait aucune place au dialogue social», a-t-elle averti, rappelant aux participants que le dialogue social est au cœur non seulement du mandat de l’OIT mais aussi du modèle social européen.

Mme Greenfield a aussi relevé que – selon les premiers enseignements du rapport – les pays où le dialogue social s’est avéré le plus résistant sont ceux qui ont le mieux traversé la crise.

«Les gouvernements et les représentants d’employeurs et de travailleurs ont pour responsabilité de donner un nouveau souffle aux institutions de dialogue social. Il ne faudra pas moins qu’un engagement résolu et une collaboration durable pour reconstruire ces institutions et trouver de nouvelles façons de travailler ensemble», a-t-elle déclaré.

Enfin, la Directrice générale adjointe de l’OIT a insisté sur la contribution que pouvaient aussi apporter ces institutions du dialogue social pour élaborer des propositions stratégiques créatives en vue d’une reprise économique et d’emploi durable.

«Je suis convaincue que les suites de la crise ont ouvert de nouvelles perspectives aux institutions bipartites et tripartites pour démontrer leur valeur en élaborant un nouveau contrat social et économique. J’encourage tant les gouvernements que les partenaires sociaux à s’engager dans un débat de fond sur les solutions pour moderniser les institutions du dialogue social pour l’avenir», a-t-elle conclu.

Les résultats des discussions à la conférence de Paris seront intégrés dans la version finale du rapport de l’OIT.