Les offres de travail décent sont insuffisantes pour les populations autochtones

A l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones – célébrée le 9 août – OIT Info s’intéresse aux perspectives d’emploi et de justice sociale qui s’offrent à ces communautés.

Actualité | 7 août 2012
GENÈVE (OIT Info) – Il reste beaucoup à faire pour promouvoir l’accès au travail décent et à la justice sociale pour les 370 millions d’indigènes de par le monde, selon le Chef Wilton Littlechild, président du Mécanisme d’experts des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.


Chef Littlechild, de la communauté Crie au Canada
S’adressant à OIT Info à la veille de la Journée internationale des peuples autochtones, il a reconnu que certains progrès avaient été accomplis en matière de perspectives d’emploi et de développement des qualifications pour les populations autochtones, en particulier dans les pays développés.

«Cependant, il reste beaucoup à faire pour offrir des possibilités d’emplois décents et promouvoir la justice sociale, parce que les progrès réalisés dans certains pays développés cachent souvent des situations nationales et régionales très difficiles», explique le Chef Littlechild, chef de la communauté Crie du Canada.

Cette situation fragilise beaucoup de personnes indigènes – surtout des femmes et des enfants – face aux discriminations; elles sont donc susceptibles d’aboutir à des situations de travail forcé ou de travail des enfants.

S’ils sont reconnus, protégés, promus et valorisés, les compétences et les systèmes de production des communautés indigènes peuvent devenir de véritables atouts pour leur propre développement et pour les économies nationales, et pour relever les défis mondiaux comme la hausse du chômage et les questions d’environnement.

Chiffres clés sur les peuples autochtones

  • 370 millions d’indigènes vivent dans plus de 90 pays dans le monde, de l’Arctique aux forêts tropicales.
  • Les populations autochtones constituent environ 5% de la population mondiale mais 15% de ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté.
  • On recense au moins 5000 groupes indigènes dans le monde.
  • Plus de 4000 langues indigènes ont été enregistrées sur un total de 6700 langues connues.
  • Près de 50% des populations autochtones vivent en zone urbaine.
"Promouvoir le travail décent au sein de nos communautés n’est pas chose aisée, en particulier parce que les populations indigènes vivent dans des contextes très variés, parfois dans des zones rurales isolées ou, au contraire, dans de grandes villes", précise le chef Littlechild.

Mais il souligne aussi qu’une meilleure application de la convention (n° 169) de l’OIT relative aux peuples indigènes et tribaux et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones «peut faire une véritable différence pour promouvoir les droits des peuples autochtones et être bénéfique pour tous».

Adoptée en 1989, la convention n° 169 est largement perçue comme un outil juridique essentiel pour la promotion des droits des 370 millions d’indigènes qui vivent dans plus de 90 pays. Elle s’impose légalement aux 22 pays qui l’ont ratifiée, pour la plupart en Amérique latine.

Elle affirme que les peuples autochtones ont le droit de jouir pleinement des droits de l’homme et des libertés fondamentales sans obstacle ni discrimination. Entre autres droits, elle mentionne spécifiquement «l’accès à l’emploi» et la rémunération égale pour un travail de valeur égale.

La Déclaration, qui fut adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2007, n’a pas force obligatoire au regard du droit international mais elle peut aider à élaborer des normes juridiques.

Contact: Les journalistes qui souhaitent obtenir de plus amples informations peuvent contacter le porte-parole du BIT, Hans von Rohland au +4122/799-7916 - rohland@ilo.org