Le VIH reste un obstacle majeur pour la sécurité de l’emploi

Un nouveau rapport lancé à la Conférence internationale sur le sida de Washington par le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH avec le soutien de l’OIT montre que stigmatisation et discrimination liées au VIH dans le monde du travail demeurent fréquentes.

Actualité | 24 juillet 2012
WASHINGTON, D.C. (OIT Info) – Malgré les progrès accomplis, beaucoup de personnes vivant avec le VIH restent en butte à une forte discrimination qui entrave ou limite leur accès à l’emploi, affirme un nouveau rapport diffusé par le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+).

L’étude réalisée avec le soutien de l’OIT brosse l’incidence des stigmatisations et de la discrimination liées au VIH dans le monde du travail.

Les pratiques discriminatoires envers les personnes vivant avec le VIH consistent notamment à refuser l’entrée de ces dernières sur le marché du travail, leur promotion ou accès à l’éducation et à la formation des adultes, les contraindre à changer d’emploi, voire les licencier.

Au Nigéria, jusqu’à 45 pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient perdu leur emploi ou leur source de revenu au cours des 12 derniers mois du fait de leur séropositivité. Jusqu’à 27 pour cent d’entre elles se sont vu refuser la possibilité d’accéder à un emploi.

Au Kenya, jusqu’à 28 pour cent des personnes interrogées ont indiqué que la nature de leur travail avait été modifiée ou leur promotion refusée à cause de leur séropositivité.

Le rapport parle aussi de comportements discriminatoires persistants de la part des employeurs et des collègues de travail. En Malaisie, jusqu’à 54 pour cent des personnes interrogées ont dit avoir subi des discriminations après la révélation de leur séropositivité aux premiers, et 54 pour cent après sa révélation aux seconds.

Le rapport utilise des données extraites de l’Index de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH 2009-2011 concernant neuf pays situés dans quatre régions: Kenya, Nigéria et Zambie (Afrique subsaharienne), Estonie et Pologne (Europe orientale), Malaisie et Philippines (Asie-Pacifique), et Argentine et Mexique (Amérique du Sud).

«Même si l’Index de la stigmatisation ne couvre qu’un nombre limité de pays, le rapport du GNP+ montre cependant qu’il faut mieux protéger les droits des personnes vivant avec le VIH dans le monde du travail», explique Alice Ouedraogo, Directrice du Programme de l’OIT sur le VIH/sida et le monde du travail.

Et d’ajouter que si les pays étaient plus nombreux à mettre en œuvre la recommandation de l'OIT (n° 200) concernant le VIH et le sida et le monde du travail, 2010, qui est le premier instrument international relatif aux droits humains consacré au VIH dans le monde du travail, la situation pourrait s’améliorer.

La recommandation de l’OIT énonce qu’aucune discrimination ni stigmatisation ne devrait s’exercer à l’encontre des travailleurs, notamment des personnes à la recherche d’un emploi et des demandeurs d’emploi, empêchant le recrutement ou le maintien dans l’emploi, dans l’accès à la profession, ainsi que dans les termes et les conditions de travail.

Le rapport du GNP+ conclut: «Dans leur grande majorité, les personnes vivant avec le VIH peuvent et veulent travailler. Nier leur droit au travail ne présente aucun intérêt, mais au contraire prive les Etats d’un capital social, cause un tort indescriptible aux individus et déstabilise les familles, les communautés, les entreprises et les économies nationales.»

Pour plus d’informations sur les activités de l’OIT à la 19e Conférence internationale sur le sida à Washington, merci de bien vouloir contacter Josée Laporte, Programme de l’OIT sur le VIH/sida et le monde du travail au +4178/882-6118.