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Recrutement équitable? C’est possible!

Le Programme intégré de recrutement équitable de l’OIT aide les travailleurs migrants népalais à trouver un emploi à l’étranger de manière sûre et équitable.

Reportage | 11 juin 2018
Jumrati Miya Mansuri (4e de la 2e rangée), séance d’orientation avant le départ

KATMANDOU (OIT Infos) – Quand Jumrati Miya Mansuri s’est rendu en Malaisie, il a payé un intermédiaire qui lui avait promis du travail dans le secteur de l’habillement. Mais il a fini par travailler à l’entretien des routes, dans des conditions épouvantables.

«C’était un emploi très dur qui demandait beaucoup de travail. On ne me payait pas ce qui m’avait été promis, je ne recevais pas non plus assez de nourriture à manger», raconte-t-il.

Il est finalement retourné au Népal, bien décidé à ne plus jamais émigrer. Mais il est aujourd’hui prêt à repartir, cette fois en suivant un processus de recrutement équitable. M. Mansuri va se joindre à un groupe de travailleurs qui seront employés dans une usine textile en Jordanie.

Accès à l’information

La dernière fois, il n’avait subi aucun examen médical, n’avait pas eu d’entretien ni reçu aucune forme d’orientation avant son départ. Cette fois, dans le cadre du projet de l’OIT Programme intégré de recrutement équitable (FAIR en anglais), il a bénéficié d’une séance d’orientation avant le départ, une étape essentielle du processus de recrutement.

Il a pris connaissance de la récente signature d’un accord entre la Jordanie et le Népal qui stipule que les employeurs doivent assumer les frais liés au recrutement des travailleurs népalais et leur fournir des contrats de travail standards, ainsi qu’une assurance en cas de décès ou d’invalidité.

Goma Nepali au cours de la séance d’orientation avant le départ
Au cours de la phase initiale du projet FAIR, les communautés locales et les candidats à l’émigration – comme l’ancienne migrante rapatriée Goma Nepali – avaient du mal à croire que leur embauche n’impliquerait pas de coûts cachés.

Mme Nepali avait auparavant payé ce qu’elle pensait être un sous-mandataire pour partir travailler en Arabie saoudite. Elle est heureuse qu’il n’y ait pas ce genre de frais cette fois-ci.

«Je ne comprends pas pourquoi on ne nous a demandé aucun argent au cours du processus cette fois. Ce qui me surprend encore plus, c’est le fait que l’employeur nous rembourse les dépenses engagées jusqu’à présent», dit-elle.

Protection des droits

Le projet FAIR cherche à mettre fin aux pratiques de recrutement trompeuses et abusives qui, dans le pire des cas, peuvent conduire au travail forcé. Il expérimente un corridor de recrutement équitable pour les travailleurs népalais émigrant pour travailler dans les usines de confection en Jordanie.

Le recrutement équitable implique que le recrutement s’effectue dans le respect, la protection et l’application des droits humains reconnus aux travailleurs sur le plan international. Ce qui veut dire qu’aucun frais ou coût associé ne doit être imputé aux travailleurs et que les conditions de recrutement et d’embauche doivent être clairement exposées.

A l’échelle mondiale, les agences d’emploi privées jouent un rôle important dans le recrutement transfrontalier pour faire coïncider l’offre et la demande de main-d’œuvre. Au Népal, les données officielles montrent que plus de 82 pour cent des permis de travail délivrés par le gouvernement au cours des neuf dernières années fiscales ont été délivrés à des travailleurs népalais qui recourent aux services d’agences d’emploi privées pour s’expatrier.

Améliorer les compétences

Le projet FAIR collabore avec les agences d’emploi privées qui ont fait la preuve de pratiques de recrutement équitables. Parmi elles, FSI Worldwide Nepal, est une agence qui a fait du recrutement équitable un modèle d’affaires rentable.

FAIR a également conclu un partenariat avec le projet de migrations sûres du Népal de l’organisation de développement suisse indépendante HELVETAS afin de dispenser un programme complet de formation professionnelle aux travailleurs émigrant pour aller travailler dans le secteur pilote de la confection en Jordanie.

Roshini Pariyar taking skills training
«Je n’avais jamais suivi une telle formation auparavant et cela me plaît beaucoup», déclare Roshini Pariyar, qui participe à une formation professionnelle d’un mois. «Je veux mettre en pratique ce que j’ai appris en Jordanie et m’établir à mon compte quand je rentrerai à l’issue de mon contrat.»

Dans le même temps, M. Mansuri compte déjà combien d’argent il sera en mesure d’envoyer à sa famille restée au pays pour payer l’éducation de ses filles et venir en aide à ses parents âgés.

En savoir plus sur le projet Fair en visionnant notre vidéo:


Pour de plus amples informations, merci de contacter:

Niyama Rai
Coordinatrice nationale du projet
Programme intégré de recrutement équitable
Bureau de pays de l’OIT pour le Népal
niyama@ilo.org