Jordanie
Un festival valorise le développement économique comme réponse à l'afflux de réfugiés syriens
Dans le cadre des efforts déployés par l’OIT pour aider les communautés jordaniennes les plus affectées par l'afflux des réfugiés syriens, le Festival 2014 de l’olive et des produits ruraux d’Irbid a rassemblé agriculteurs et commerçants locaux afin de présenter leur production et d’envisager des pistes pour développer l’industrie oléicole.
Financé par l’OIT et organisé par le comité de développement local du gouvernorat d’Irbid et par la direction de l’agriculture d’Irbid, le Festival 2014 de l’olive et des produits ruraux a mis en lumière l’importance de l’industrie oléicole pour l’économie locale afin d’encourager les Jordaniens à accroître leur consommation d’olives et de produits à base d’olive.
«L’importance de ce festival tient au poids du secteur (oléicole)», a déclaré Akef Al-Zoubi, ministre jordanien de l’Agriculture lors de la cérémonie d’ouverture. «En outre, le festival bénéficie du soutien d’organismes internationaux qui offrent leur assistance à la Jordanie au moment où elle accueille des réfugiés (syriens).»
Le festival de l’olive relève des vastes efforts déployés par l’OIT et ses partenaires en Jordanie pour soutenir les communautés d’accueil les plus touchées par l’afflux de réfugiés syriens dans le pays. Par conséquent, l’OIT travaille en étroite collaboration avec le comité de développement local d’Irbid et avec la direction de l’agriculture pour aider les communautés locales à augmenter la qualité et le volume de la production d’olives et des produits dérivés.
Le festival a donné aux paysans locaux, aux propriétaires de pressoirs, aux ingénieurs agronomes et à d’autres institutions, l’occasion de commercialiser leurs produits à plus grande échelle; il a servi de lieu d’échanges pour les différents acteurs afin d’explorer les débouchés commerciaux et les moyens de développer davantage ce secteur.
«Grâce à ce festival, nous voulons sensibiliser les paysans aux méthodes permettant d’améliorer la qualité et la production d’huile d’olive», explique Ali Abu Nokta, chef du bureau d’Irbid du directorat de l’agriculture et directeur du festival.
«Le festival est une formidable initiative; nous pouvons y présenter nos produits nationaux et faire connaître leur qualité», déclare Zakaria Al Ilwani, l’un des agriculteurs qui participent au festival. «Cela montre aussi la richesse de notre pays, les produits de notre terre et cela nous encourage à progresser.»
Fatima Obaidat, une autre participante, affirme que le secteur oléicole offre de bonnes perspectives d’emploi aux femmes. «La situation économique est asphyxiée et c’est pourquoi nous devons nous adresser aux femmes de notre communauté et leur apprendre à devenir de meilleurs producteurs, pas seulement des consommateurs», précise-t-elle.
En annexe du festival, un atelier technique a eu lieu au cours de la deuxième journée, qui a permis aux producteurs et aux propriétaires de pressoirs d’olives de débattre des problèmes et des atouts du secteur oléicole à Irbid. Les discussions ont tourné autour des meilleures pratiques et de la gestion intégrée de la culture oléicole. Au cours de l’atelier, l’OIT a présenté les conclusions de son étude de marché du secteur oléicole d’Irbid qui a examiné la demande du marché, ainsi que les difficultés et les possibilités de commercialisation sur lesquelles différents acteurs pourraient s’appuyer.
Selon le Centre national de recherche et de développement agricoles de Jordanie, un organisme public de recherche agronome, près de la moitié des 17 millions d’oliviers jordaniens se trouvent dans le nord du pays. A Irbid, les oliviers représentent 95 pour cent de tous les arbres fruitiers. Le gouvernorat produit de 60 à 80 000 tonnes d’olives par an et entre 8 et 12 000 tonnes d’huile d’olive chaque année dans une cinquantaine de pressoirs.
L’OIT collabore également avec les paysans de Mafraq, une communauté qui accueille des réfugiés, pour développer la culture de la tomate qui a été identifiée comme une importante source de revenus pour la communauté, en particulier les femmes.