Jordanie

Un festival valorise le développement économique comme réponse à l'afflux de réfugiés syriens

Dans le cadre des efforts déployés par l’OIT pour aider les communautés jordaniennes les plus affectées par l'afflux des réfugiés syriens, le Festival 2014 de l’olive et des produits ruraux d’Irbid a rassemblé agriculteurs et commerçants locaux afin de présenter leur production et d’envisager des pistes pour développer l’industrie oléicole.

Article | 21 novembre 2014
IRBID, Jordanie (OIT Info) – Le Festival de l’olive qui se déroulait pendant trois jours dans le gouvernorat d’Irbid, au nord de la Jordanie, a pris fin jeudi 20 novembre. Il a rassemblé des centaines d’habitants, d’entrepreneurs, de fonctionnaires gouvernementaux et d’organisations non gouvernementales venus rencontrer les agriculteurs et producteurs locaux qui présentaient les produits oléicoles locaux et leurs dérivés.

Financé par l’OIT et organisé par le comité de développement local du gouvernorat d’Irbid et par la direction de l’agriculture d’Irbid, le Festival 2014 de l’olive et des produits ruraux a mis en lumière l’importance de l’industrie oléicole pour l’économie locale afin d’encourager les Jordaniens à accroître leur consommation d’olives et de produits à base d’olive.

«L’importance de ce festival tient au poids du secteur (oléicole)», a déclaré Akef Al-Zoubi, ministre jordanien de l’Agriculture lors de la cérémonie d’ouverture. «En outre, le festival bénéficie du soutien d’organismes internationaux qui offrent leur assistance à la Jordanie au moment où elle accueille des réfugiés (syriens).»

Le festival de l’olive relève des vastes efforts déployés par l’OIT et ses partenaires en Jordanie pour soutenir les communautés d’accueil les plus touchées par l’afflux de réfugiés syriens dans le pays. Par conséquent, l’OIT travaille en étroite collaboration avec le comité de développement local d’Irbid et avec la direction de l’agriculture pour aider les communautés locales à augmenter la qualité et le volume de la production d’olives et des produits dérivés.

«Nous soutenons la résistance économique de ces gouvernorats, afin qu’ils soient capables de faire face au choc de la crise des réfugiés», déclare Jean-François Klein, chef des Services régionaux de programmation dans les Etats arabes pour l’OIT. «L’impact de la crise se fait surtout sentir sur l’emploi et sur la détérioration des conditions de travail. L’OIT travaille aux côtés des différents acteurs pour soutenir des initiatives génératrices de revenus, en particulier dans l’agriculture.» L’OIT a choisi d’apporter son appui au secteur oléicole à Irbid à partir d’une évaluation participative de la chaîne de valeur conduite avec le comité de développement local.

Le festival a donné aux paysans locaux, aux propriétaires de pressoirs, aux ingénieurs agronomes et à d’autres institutions, l’occasion de commercialiser leurs produits à plus grande échelle; il a servi de lieu d’échanges pour les différents acteurs afin d’explorer les débouchés commerciaux et les moyens de développer davantage ce secteur.

«Grâce à ce festival, nous voulons sensibiliser les paysans aux méthodes permettant d’améliorer la qualité et la production d’huile d’olive», explique Ali Abu Nokta, chef du bureau d’Irbid du directorat de l’agriculture et directeur du festival.

 
Des stands ont été montés pour le festival afin d’exposer toutes sortes de produits – huiles d’olive, olives fraîches, couverts en bois d’olivier ou savons, en plus des outils et machines utilisés dans la production d’huile d’olive.

«Le festival est une formidable initiative; nous pouvons y présenter nos produits nationaux et faire connaître leur qualité», déclare Zakaria Al Ilwani, l’un des agriculteurs qui participent au festival. «Cela montre aussi la richesse de notre pays, les produits de notre terre et cela nous encourage à progresser.»

Fatima Obaidat, une autre participante, affirme que le secteur oléicole offre de bonnes perspectives d’emploi aux femmes. «La situation économique est asphyxiée et c’est pourquoi nous devons nous adresser aux femmes de notre communauté et leur apprendre à devenir de meilleurs producteurs, pas seulement des consommateurs», précise-t-elle.

En annexe du festival, un atelier technique a eu lieu au cours de la deuxième journée, qui a permis aux producteurs et aux propriétaires de pressoirs d’olives de débattre des problèmes et des atouts du secteur oléicole à Irbid. Les discussions ont tourné autour des meilleures pratiques et de la gestion intégrée de la culture oléicole. Au cours de l’atelier, l’OIT a présenté les conclusions de son étude de marché du secteur oléicole d’Irbid qui a examiné la demande du marché, ainsi que les difficultés et les possibilités de commercialisation sur lesquelles différents acteurs pourraient s’appuyer.

Selon le Centre national de recherche et de développement agricoles de Jordanie, un organisme public de recherche agronome, près de la moitié des 17 millions d’oliviers jordaniens se trouvent dans le nord du pays. A Irbid, les oliviers représentent 95 pour cent de tous les arbres fruitiers. Le gouvernorat produit de 60 à 80 000 tonnes d’olives par an et entre 8 et 12 000 tonnes d’huile d’olive chaque année dans une cinquantaine de pressoirs.

L’OIT collabore également avec les paysans de Mafraq, une communauté qui accueille des réfugiés, pour développer la culture de la tomate qui a été identifiée comme une importante source de revenus pour la communauté, en particulier les femmes.