Travail des enfants

Turquie: supprimer le travail des enfants dans la récolte des noisettes

Les trois quarts des noisettes produites dans le monde viennent de Turquie. Mais l’ancienne habitude de recourir au travail des enfants pour récolter les noisettes met en danger la réputation de l’industrie de la noisette en Turquie. De plus en plus de pays interdisent les produits pour lesquels on a eu recours au travail des enfants. La Turquie réagit par des mesures coordonnées pour retirer les enfants des champs de noisetiers et les mettre à l’école. (En français avec sous-titres français)

Date de parution: 13 mai 2015 | Taille/durée: 03:20

Les trois quarts des noisettes produites dans le monde viennent de Turquie. Mais l’ancienne habitude de recourir au travail des enfants pour récolter les noisettes met en danger la réputation de l’industrie de la noisette en Turquie. De plus en plus de pays interdisent les produits pour lesquels on a eu recours au travail des enfants. La Turquie réagit par des mesures coordonnées pour retirer les enfants des champs de noisetiers et les mettre à l’école.

Mehmet Garip Demir, 14 ans
"C’est comme ça qu’on plie les branches pour ramasser les noisettes une par une."

La Turquie est le premier producteur mondial de noisettes. 75 pour cent de la production mondiale vient de Turquie, en grande partie de la province d’Ordu sur la mer noire. Des familles entières de saisonniers y installent leur campement durant la récolte. Et on peut encore trouver de jeunes enfants qui travaillent avec leurs parents. La plupart des familles n’y voient pas d’alternative.

Cano Erez, saisonnier
"Pas la peine d’y penser, je prends mon fils de onze ans au travail, sinon, je ne ramène pas d’argent à la maison."

Seda Akço, juriste
"En Turquie, la loi interdit le travail des moins de 14 ans, notamment dans l’agriculture."

Hatice Demir, 15 ans
"On commence à 6 h du matin. On a une heure de pause le midi. Ensuite on recommence à ramasser les noisettes." 

Mais ça évolue au cœur de la région des noisettes. Le gouvernement inspecte régulièrement les exploitations de noisetiers à la recherche de preuves de travail des enfants.

Ömer Beyazit, cultivateur de noisetiers
"Je peux plus à cause des inspections. La prochaine fois, je demanderai aux parents d’emmener leurs enfants à l’école du projet."

L’OIT a travaillé avec les producteurs et le gouvernement pour fournir aux 562 enfants des saisonniers 20 jours d’école en 2013 et en 2014.

Rojbin, écolière
"Je préfère les cours de maths et de musique. J’adore apprendre. On s’amuse à l’école. On peut lire plus vite quand on étudie."

Dilek Battal, enseignante
"Je donne des cours à un groupe d’enfants qui sont là pour travailler dans les champs. On a essayé de convaincre les familles. On a commencé avec un petit groupe à l’école et ils ont influencé les autres."

Avec l’appui du gouvernement de la province, un centre scolaire avec un soutien social a été construit près des campements de saisonniers dans le cadre d’un projet qui se poursuit jusqu’en 2017. Maintenant les enfants peuvent aller à l’école pendant la récolte.

Nejat Kocabay, OIT
"Ce projet est porté par de multiples partenaires, pour servir de modèle pour l’élimination du travail des enfants dans la récolte des noisettes."

Même les parents longtemps habitués à faire travailler leurs enfants pour la récolte sont contents.

Nusret Cakmak, saisonnier
"C’est super que les enfants puissent aller à l’école ici. Ça les aide à rattraper les cours manqués pendant leur absence. Ils se rappelleront de ce qu’ils ont appris dans ces cours. C’est vraiment super."