Droits, emplois et sécurité sociale: Une nouvelle vision pour les hommes et les femmes plus âgés

Octobre 2008 thème de la campagne L’égalité hommes-femmes au cœur du travail décent, 2008-2009

L’augmentation de l’espérance de vie implique des changements tout au long du cycle de vie. L’un de ces changements fondamentaux est la transition de sociétés à trois générations vers des sociétés à quatre générations. Beaucoup de grands-parents aujourd’hui demeurent engagés, mobiles et actifs. Les caractéristiques traditionnelles généralement attribuées aux “séniors” se reportent sur une tranche d’âge plus élevée (soixante-dix et quatre-vingts ans) . Cependant, pour la majorité de la population mondiale qui n’a droit à aucune forme de pension de vieillesse, vivre plus longtemps signifie aussi endurer plus longtemps la pauvreté. La pauvreté des personnes âgées est ainsi devenue une préoccupation majeure.

Les femmes constituent la majeure partie des personnes âgées (55 %) car elles vivent plus longtemps. Actuellement, le nombre de femmes dépasse le nombre d’hommes d’environ 70 millions parmi les 60 ans et plus . Au cours de 50 dernières années, l’espérance de vie générale des femmes a augmenté de 48 à 67 ans, celle des hommes de 45 à 63 ans. La pauvreté à un âge avancé comporte une forte dimension liée au sexe. L’espérance de vie des femmes est plus élevée que celle des hommes; c’est pourquoi les femmes peuvent vivre dans la pauvreté pour de plus longues périodes. Le risque qu’une femme perde son partenaire est plus élevé et les femmes sont moins susceptibles de se remarier que les hommes. Le nombre de femmes de plus de 60 ans qui ont perdu leur partenaire dépasse largement celui des hommes.

Tout au long de leur vie, les femmes sont confrontées à des obstacles qui s’accumulent avec l’âge. Une double, voire triple discrimination se retrouve ainsi souvent amplifiée au fur et à mesure qu’elles vieillissent. Les femmes sont particulièrement vulnérables en raison de leur surreprésentation dans le travail gratuit, faiblement rémunéré, à temps partiel, fréquemment interrompu ou dans l’économie informelle. En conséquence, elles sont moins souvent en droit de bénéficier de prestations de retraite contributives à part entière. Même quand elles y ont droit, leurs pensions sont souvent nettement inférieures à celles des hommes en raison de revenus plus modestes et de périodes de cotisations plus courtes.

Une société pour tous les âges nous oblige à repenser l’évolution traditionnelle de la vie professionnelle. Elle nécessite l’introduction de modalités de travail plus souples et plus personnalisés, tout en garantissant aussi que les personnes âgées auront à la fois le droit de continuer à travailler si elles le souhaitent et le droit de prendre leur retraite d’une manière acceptable si elles ne désirent plus poursuivre une vie économique active. Il doit y avoir un glissement de la concurrence vers la solidarité parmi les groupes d’âge au travail et pour supprimer les obstacles à l’emploi auxquels sont confrontées les personnes âgées.

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