Le rapport: "Une mondialisation juste: Créer des opportunités pour tous"

Résumé

Le rapport de la Commission mondiale livre un message positif mais critique visant à changer le cours de la mondialisation. Il affirme que la mondialisation possède un immense potentiel, en termes d'augmentation de la connectivité et de la capacité productive. Cependant, les systèmes actuels de gouvernance de la mondialisation aux niveaux national et international n'ont pas réalisé ce potentiel pour la plupart des populations dans le monde - et, dans bien des cas, ils ont aggravé les choses. "Pour la vaste majorité des femmes et des hommes, la mondialisation n'a pas répondu à leurs aspirations, simples et légitimes, à un travail décent et un avenir meilleur pour leurs enfants." En 2003, les chiffres officiels du chômage dans le monde ont atteint un niveau record de plus de 185 millions de personnes. Les chiffres non officiels seraient bien plus élevés, en particulier si l'on inclut les personnes sous-employées et les travailleurs pauvres.

Selon le rapport, ces tendances résultent principalement de déséquilibres profondément ancrés et persistants dans le fonctionnement actuel de l'économie mondiale qui sont "inacceptables sur le plan éthique et intenables sur le plan politique". Il avertit que nous avons atteint un niveau critique quant à la légitimité de nos institutions politiques, aussi bien nationales qu'internationales. Il nous faut d'urgence repenser les institutions actuelles de la gouvernance économique mondiale, dont les règles et les politiques sont en grande partie voulues par les pays et acteurs les plus puissants. Le caractère inéquitable des grandes règles en vigueur dans le domaine du commerce et de la finance reflète un grave "déficit démocratique" au cœur du système. L'échec des politiques tient au fait que les mesures d'ouverture du marché et les considérations financières et économiques l'ont toujours emporté sur les considérations sociales, y compris les mesures compatibles avec la législation internationale sur les droits de l'homme et avec les principes de la solidarité internationale.

La vision mise en avant par la Commission consiste à créer un système de gouvernance mondiale qui soit véritablement propice à des stratégies nationales de développement ("il ne saurait y avoir de mondialisation réussie sans localisation réussie"); les puissants doivent être tenus responsables de leurs actions, et les efforts déployés pour améliorer la cohérence entre les objectifs économiques et les objectifs sociaux se doivent d'inscrire les besoins et les aspirations des gens ordinaires au centre des règles et des politiques.