Protection des Travailleuses et des Travailleurs domestiques contre toutes formes de violence et de harcèlement sur le lieu de travail, dans un contexte marqué par la crise sanitaire du Covid-19

Contexte

Selon l’OIT, environ 67 millions de personnes âgées de 15 ans et plus dans le monde sont des travailleurs domestiques, et 50 millions d’entre elles exercent leur activité dans le secteur informel. Dans ce contexte de vulnérabilité spécifique, la proportion de femmes (soit 28,1%), est trois fois plus élevée que celle des hommes (8,7%) (cf. Women and Men in the informal economy: A statistical picture, 3ème éd., 2018). Cette féminisation du travail domestique génère dans les faits de graves déficits en termes d’emploi décent, mais aussi de protection des travailleurs dans les Etats.

Au Cameroun, la photographie du travail domestique ne déroge pas au reflet des clichés mondiaux. En effet, à la faveur de nombreux usages alimentés par les faiblesses du dispositif juridique et la fébrilité des systèmes de contrôle/régulation du secteur, les travailleurs domestiques sont souvent exposés à des violences physiques, morales et sexuelles, soumis à un volume horaire de travail important, percevant des salaires dérisoires largement en deçà du SMIG, et privés des bénéfices d’une affiliation régulière à l’organisme gestionnaire de la sécurité sociale. Ces facteurs, cumulés à la nature « invisible » du travail domestique, accroissent la vulnérabilité d’un corps de métier déjà profondément précaire et largement sous-évalué.

Pourtant, le travail domestique joue un rôle capital dans la croissance économique des Etats, dans l’équilibre des ménages et mieux encore, dans la participation grandissante des femmes au marché du travail. Il permet à des personnes âgées de demeurer indépendantes et aux enfants de recevoir des soins à domicile, souvent en l’absence de politiques destinées à concilier le travail et la vie de famille. Ce rôle déterminant dans l’équilibre social nécessite inéluctablement une attention urgente des politiques, au regard des taux de croissance démographique nationale, du vieillissement progressif de la population, des transformations familiales, et de la contribution grandissante des femmes à la croissance économique des Etats.

C’est dans ce contexte que l’OIT et le Gouvernement du Cameroun, reconnaissant les vulnérabilités spécifiques auxquelles sont confrontés les travailleurs en général et les travailleurs domestiques en particulier, mènent depuis plusieurs années des actions visant à inverser les tendances, par la mise en place d’un environnement juridique et institutionnel respectueux et protecteur des droits des travailleurs domestiques.

C’est le sens de la présente intervention de l’OIT qui, s’inscrivant dans la continuité du processus engagé, met en œuvre le projet sur la « Protection des Travailleuses et des Travailleurs domestiques contre toutes formes de violence et de harcèlement sur le lieu de travail, dans un contexte marqué par la crise sanitaire du Covid-19 », en partenariat avec le Gouvernement du Cameroun, les partenaires sociaux et les organisations de la société civile.

Partenaires institutionnels

  • MINTSS
  • MINAS
  • MINPROFF

Objectifs

L’intervention a pour objectif de renforcer et d’améliorer la protection des travailleuses et des travailleurs domestiques contre toutes formes de violence et de harcèlement sur le lieu de travail, au travers de la révision des cadres légaux et institutionnels, des actions de plaidoyer, de sensibilisation et de communication, mais également au travers du renforcement des capacités de l’administration et de l’inspection du travail.

Bénéficiaires ultimes

1. Cibles Directes 
  • Les autorités administratives, ministérielles, les chefs d’entreprises, les Directeurs Généraux des EPA-EPIC, les collectivités territoriales décentralisées et les Organisations du système des Nations Unies,
  • L’organisme gestionnaire de la sécurité sociale des travailleur (euse)s de main d’œuvre domestique.
  • Les organisations syndicales de main d’œuvre domestique, les organisations patronales, ainsi que les associations œuvrant dans la promotion du travail domestique.
2. Cibles Finales
  • Les travailleuses et travailleurs domestiques,
  • Les employeurs de main d’œuvre domestique.

Résultats attendus 

  • Résultat 1 : Le Gouvernement, en consultation avec les organisations des travailleuses et travailleurs et des employeurs renforce la mise en œuvre des politiques visant à améliorer les droits des travailleurs domestiques et leurs conditions de travail.
  • Résultat 2 : Le Gouvernement, en consultation avec les organisations d’employeurs et de travailleurs renforce les mesures de lutte contre les violences et le harcèlement ciblant les travailleurs et travailleuses domestiques.
  • Résultat 3 : L’Administration du travail et l’inspection du travail améliorent la qualité de leur offre de services.