« 100 Ans – 100 Vies » | TANZANIE - “J’ai appris des autres commerçantes et j’ai décidé que je ferais mieux qu’elles”

Jane Makale, une mère de famille de deux enfants vivant à Mwanza, est parvenue à créer un commerce spécialisé dans la mode suite à une formation mise en place par l’OIT.

Feature | Tanzania | 07 June 2019
MWANZA - Les affaires marchent plutôt bien à Mwanza, deuxième ville la plus peuplée de Tanzanie avec un marché de près de 3 millions de personnes.

Jane Makale est une jeune femme de 32 ans vivant à Mwanza. Elle a été en mesure d’augmenter ses revenus après avoir participé à la formation GERME de l’OIT visant à favoriser la création d’entreprises.

Jane Makale est mariée et mère de deux enfants, Willie et Mary. Elle travaillait jusqu’ici comme secrétaire à l’entreprise « Okwama and Agent » qui est chargée du recouvrement des taxes pour le compte de la ville de Mwanza.
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Cela faisait cinq ans que la jeune femme occupait cet emploi mais elle estimait qu’elle avait besoin d’une autre source de revenus en plus de son salaire afin d’équilibrer son budget.

Avant de suivre la formation de l’OIT, elle avait été impressionnée par une autre jeune femme qui venait vendre des accessoires de mode du dernier cri à son bureau. Elle présentait des sacs, des porte-monnaie, des montres, des colliers, des parfums, tous de bon goût et de bonne qualité. Non seulement ses produits étaient attirants, mais elle les vendait à un prix raisonnable comparé aux boutiques de la ville.

Acheter à crédit

De plus, la commerçante proposait même à ses clients d’acheter à crédit, leur permettant ainsi de payer en fin de mois après avoir touché leur salaire.

Lorsqu’elle a pris part à la formation assurée à Mwanza par Musa Mashishanga, Jane Makale a compris comment il fallait faire pour bien monter un commerce.

« Quand j’ai lu comment on pouvait trouver des idées pour un commerce, j’ai compris que je pouvais aussi m’inspirer de quelqu’un exerçant une activité similaire en essayant de ne pas commettre les erreurs commises par d’autres. J’ai donc saisi l’opportunité de m’inspirer de cette femme qui nous vendait ses articles », se souvient-elle.

Et c’est exactement ce qui s’est passé. Elle a retenu l’idée de proposer des articles à ses collègues. Pourquoi pas moi, pensa-t-elle ? Finalement, elle était proche de ses collègues et elle les connaissait bien.

L’importance du marketing

D’abord, Jane Makale apprit les bases du marketing. Elle a compris désormais qu’il s’agissait vraiment de la clé pour réussir dans le commerce.

« Sans disposer d’une bonne base de clientèle, influencée par le marketing, un commerce n’a aucune chance de prospérer », explique-t-elle.

Jane fait donc désormais la promotion de son commerce sur son lieu de travail et en dehors. Elle est même à la recherche d’un local permanent pour le rendre encore plus populaire. Toutefois, elle dit vouloir continuer à utiliser son mode de fonctionnement initial qui est d’aller au-devant des clients en leur présentant ses produits.

La jeune femme souligne aussi que la formation lui a permis d’apprendre à calculer le coût d’un commerce, ce qui a constitué pour elle une vraie révolution.

Ainsi, elle peut désormais faire vivre sa famille beaucoup mieux qu’avant. Elle a pu déménager dans une maison plus confortable, elle achète des meubles de temps en temps et, surtout, elle n’a plus de souci à se faire sur le plan financier.

Toutefois, si le fait de vendre à crédit lui amène de nombreux clients, il est parfois difficile de savoir quand elle sera payée et même si elle sera payée. Cela complique donc les choses pour planifier de futurs achats et faire face aux contraintes d’un commerce en plein développement.

« Parfois, les clients peuvent être vraiment réticents quand il s’agit de payer et d’autres ne paient carrément pas, notamment lorsqu’ils changent de travail et donc de bureaux, ce qui m’oblige alors à des procédures de recouvrement », ajoute-t-elle.

Malgré ses incertitudes et grâce aux compétences qu’elle a acquises lors de la formation, elle pense même à quitter son travail pour se concentrer à temps plein à son commerce.

« Rien n’est décidé mais je crois que je vais quitter mon travail et me mettre à plein temps sur mon commerce. Je veux qu’il devienne le « nec plus ultra » de la mode pour femmes dans ma ville », conclut-elle avec fierté.

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