« 100 ANS – 100 VIES » | SOMALIE - “Maintenant je ne suis plus réfugié et j’ai même ouvert un commerce à Baidoa ”

Ancien réfugié somalien au Kenya, Mohamud Mohamed a bénéficié d’un programme de l’OIT qui l’a aidé à revenir s’installer en Somalie en lui procurant les outils nécessaires à la création d’un commerce.

Reportage | Somalie | 25 juillet 2019
BAIDOA - Mohamud Mohamed est l’un des nombreux Somaliens qui avaient dû fuir le pays en raison de la guerre civile qui l’a ravagé.

Mohamud est né et a grandi à Baidoa, une ville de la région de Bay au sud de la Somalie, à 250 kilomètres de Mogadiscio, la capitale somalienne.

Quand il était jeune, il est allé à l’école coranique. C’est à cette époque qu’il a appris l’arabe.

Puis il s’est marié et est devenu professeur. Il menait une vie agréable jusqu’à ce qu’éclate la guerre et que la situation prenne une tournure inattendue. Il avait déjà deux enfants quand il a dû quitter son pays à la recherche d’un endroit plus sûr pour vivre. Il est allé au Kenya où il s’est installé avec sa famille dans un camp de réfugiés surpeuplé, rempli d’autres réfugiés somaliens.

« Je n’arrivais pas à trouver de travail et je dépendais de l’aide humanitaire pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille. Tout ce que je pouvais faire, c’était d’espérer des jours meilleurs », se souvient-il.

Nouvel espoir

Les choses ont commencé à changer en 2013 quand il a entendu d’autres réfugiés parler d’un projet qui avait débuté à Baidoa pour aider les rapatriés somaliens à trouver une solution de réinsertion durable. L’idée était de promouvoir des moyens d’existence pérennes sous forme de subventions et de travail contre rémunération.

Avec cette information, Mohamud a immédiatement décidé de regagner sa ville natale. La famille s’est réinstallée à Baidoa. Ils ont dû se battre quelque peu au début, mais leur situation s’est progressivement améliorée.

Début 2015, Mohamud a été sélectionné parmi les bénéficiaires du projet de l’OIT relatif aux solutions durables pour les réfugiés somaliens de retour, par le rapatriement, l’assistance et la promotion de moyens de subsistance durables.

Les participants ont été formés à la création et à la gestion d’entreprise. Les sessions de formation étaient menées en langue somali.

Le programme avait pour but d’enseigner aux réfugiés somaliens les compétences de base de l’entreprenariat. L’idée était d’établir des conditions qui permettraient aux rapatriés et à leurs communautés de pourvoir à leurs besoins essentiels et de leur redonner les moyens de vivre dignement.

Mettre ses compétences en pratique

Mohamud était très désireux d’acquérir de nouvelles compétences et s’est très vite fait une idée de l’entreprise qu’il voulait créer. Après la formation, il a participé à un concours de plan d’affaires et s’est vu offrir la possibilité de mettre ses nouvelles compétences en pratique. Il comptait parmi les lauréats du concours. Sa famille était très fière de sa réussite. Il a bénéficié de quatorze jours de formation en gestion financière, ainsi que 500 dollars en espèces pour lancer sa propre affaire.

Mais, avant d’investir son argent, il a décidé qu’il valait mieux évaluer le marché local pour installer sa petite affaire là où aucune autre boutique similaire n’existait.

Après une analyse approfondie du marché local, Mohamud a pris sa décision. Il a ouvert une petite échoppe à Baidoa pour vendre des produits simples comme des confiseries, du sucre, de l’huile. Il est aussi fier d’être à présent le père de six enfants, quatre filles et deux garçons.

« Mon ambition est d’éduquer mes enfants, de leur donner accès à de meilleurs soins de santé et de payer pour leur alimentation quotidienne grâce à ce commerce et j’espère que Dieu m’aidera sur cette voie », conclut Mohamud avec un large sourire.

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