Normes Internationales du Travail

Les organisations de travailleurs sont essentielles pour promouvoir et mettre en pratique les normes de l'OIT sur la violence et le harcèlement

Le dialogue social, y compris la négociation collective, reste un instrument essentiel pour les organisations de travailleurs, qui doivent plaider en faveur de la ratification et de la mise en œuvre de ces nouvelles normes de l'OIT sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail.

Communiqué de presse | OIT Genève | 3 juillet 2020
GENEVE (ACTRAV INFO)-Selon une nouvelle note d’orientation du Bureau des activités pour les travailleurs (ACTRAV) de l’OIT, les organisations de travailleurs ont un rôle important à jouer dans la sensibilisation au processus de ratification et d’application de la convention (n° 190) sur la violence et le harcèlement, 2019 et d’application de la recommandation n° 206.

La note d’orientation appelle à un changement des attitudes et des comportements qui contribuent à la violence et au harcèlement dans le monde du travail. La pandémie de COVID-19 montre à quel point il est urgent d’en finir avec ce phénomène. A travers le dialogue social et la négociation collective, les organisations de travailleurs sont des acteurs et des partenaires essentiels pour protéger les travailleurs dans les situations les plus vulnérables, en particulier lorsqu’ils n’ont pas accès aux droits du travail et à la justice.

«Le risque de violence et de harcèlement est encore plus élevé en période de crise, comme le confirme malheureusement celle du COVID-19», déclare Maria Helena André, la directrice d’ACTRAV. «Les données qui commencent à nous parvenir montrent que depuis le début de la crise, la violence, et en particulier celle de nature domestique, a augmenté dans plusieurs pays alors que les craintes en matière de sécurité, de santé et de situation financière créent des tensions qui sont exacerbées par la promiscuité due au confinement. Pour beaucoup de personnes, le domicile est devenu le lieu de travail, ce qui accentue les risques de violence et de harcèlement. Ces normes internationales du travail peuvent donc certainement contribuer à protéger les travailleurs sur leur lieu de travail. La convention n° 190 a été à ce jour ratifiée par deux Etats membres de l’OIT, si bien qu’elle entrera en vigueur l’année prochaine, le 25 juin. Nous devons nous activer au sein du mouvement syndical pour faire en sorte que beaucoup d’autres ratifications interviennent d’ici là.»

«Il importe que les organisations syndicales passent le mot à leurs responsables et à leurs membres, créent des liens de solidarité et interviennent auprès des gouvernements pour qu’ils ratifient la convention», ajoute Mme André. «En menant des campagnes nationales et internationales, ces organisations peuvent mieux faire connaître la protection qu’apportent ces normes, appeler à les ratifier et à les traduire dans la loi et la pratique, contribuant ainsi à la promotion de la justice sociale et à l’évolution vers un monde du travail sans violence ni harcèlement.»

L’Uruguay et les Fidji ont montré l’exemple en ratifiant la convention n° 190 de l’OIT. L’application sur le terrain des normes internationales du travail de l’OIT sur la violence et le harcèlement contribuera grandement à la mise en œuvre de la Déclaration du centenaire de l’OIT sur l’avenir du travail selon une approche centrée sur l’humain et à la réalisation des Objectifs de développement durables (ODD) des Nations Unies d’ici à 2030.

Pour plus d’informations, veuillez contacter:

  • Ursula Kulke, spécialiste principale de la protection sociale (kulke@ilo.org)
     
  • Victor Hugo Ricco, spécialiste des activités des travailleurs (ricco@ilo.org)